Dans les années 1950, l'usine Royal Enfield a expérimenté de nombreuses couleurs pour ses motos. Certaines étaient subtiles, d'autres plus audacieuses. Vers la fin de la décennie, trois nuances distinctes de vert, rouge et bleu apparurent sur les modèles Crusader, Clipper, Bullet et Meteor Minor. Ces teintes fortes soulignaient les contours élégants et le design moderne des machines. En 2017, la nouvelle gamme de Classic 500 redonne vie à cette période, avec des couleurs inspirées de ces teintes originelles. Sertie du monogramme qui rappelle les meilleures motos de cette période, cette nouvelle collection nous fait revivre cette décennie faste de Royal Enfield.
Préféré pour les modèles sportifs, ce rouge était surtout utilisé sur les machines produites pour les Etats-Unis avec des badges "indiens". On le retrouvait également sur la célèbre Royal Enfield Fury de 1959 - 1961. D'autres nuances de rouges furent également introduites à l'époque : le rouge cerise habilla la Meteor Minor 500 cm3, la Prince deux-temps et la 350 Clipper en 1959, le rouge flamme fut largement utilisé sur toute la gamme au début des années 1960, et un rouge "pomme d'amour" habilla les Interceptors 736cm3 au milieu des années 1960.
Le bleu Wedgewood était une tonalité douce et originale, disponible en option pour la Crusader, la Bullet et les Big Twins en 1958. Il fut ensuite remplacé par le bleu Paon ("Peacock blue"), une nuance plus vibrante et plus sombre, avec une finition polychromatique. Le bleu Paon a habillé toute la gamme des mono- et bicylindres. Une autre variante, le bleu Cambridge, fut utilisé pour les nouveaux modèles Bullet 350cm3 de 1964.
Nuance légère et laiteuse, le vert Surf fut utilisé d'abord sur les modèles Ensign II et III 150cm3 deux-temps, puis sur la nouvelle Crusader 250cm3 à son lancement en 1957. Un vert olive plus sombre habillait la Clipper 250cm3, introduite fin 1953 comme version économique de la Bullet. Elle reprenait le cadre à bras oscillant de cette dernière mais l'associait à un moteur en fonte, plus petit et moins coûteux à produire, utilisé pendant de nombreuses années sur le modèle G. Une erreur fut commise au moment de commander la peinture et les motos furent envoyées en production avant que quiconque ne se rende compte qu'il n'y en aurait pas assez. à la dernière minute, les employés se précipitèrent dans les réserves et y trouvèrent des restes de peinture verte, datant des Bullets envoyées à l'armée indienne en 1952. Combinée avec le chrome et l'aluminium poli, cette couleur donnait à la moto un style singulier qui remporta un franc succès.